À un certain âge, il se peut que tu veuilles ou que tu doives commencer à travailler. Un emploi à temps partiel est une bonne manière de faire de l’argent afin de pouvoir payer ses factures, acheter des biens essentiels, économiser pour l’université et s’amuser entre amies. Il est important que tu connaisses certains droits et responsabilités si tu te cherches un emploi ou si tu travailles déjà. Cette section contient, entre autres, de l’information sur le salaire minimum, le droit de refuser d’exécuter un travail dangereux et le fait d’avoir un handicap en milieu de travail.
Oui. Tu peux avoir un emploi quand tu quittes la maison. Tu peux garder ton salaire pour toi. Si tu es d’âge scolaire, des lois restreignent où et quand tu peux travailler. Tu ne peux pas travailler pendant les heures de classe, par exemple.
Ceux-ci s’appliquent à tous les travailleurs en territoire canadien. Ils concernent les travailleurs de tout âge, de toute race, habileté, orientation sexuelle et identité de genre ainsi que tous les nouveaux arrivants.
- Le droit de savoir quels sont les risques présents sur le lieu de travail et dans quelle mesure ceux-ci peuvent t’affecter.
- Le droit de participer à des activités sur la santé et la sécurité.
- Le droit de refuser d’exécuter un travail dangereux. (Tu dois signaler ton refus à ta superviseure.)
L’âge légal pour travailler dans la plupart des emplois et des secteurs d’activités varie entre 14 et 16 ans. Cela diffère un peu selon la province ou le territoire.
Âge légal pour travailler par province/territoire
Alberta
15 ansColombie-Britannique
15 ansManitoba
16 ansNouveau-Brunswick
14 ansTerre-Neuve-et-Labrador
14 ansTerritoires du Nord-Ouest
14 ansNouvelle-Écosse
Moins de 14 ans, mais selon certaines restrictionsNunavut
14 ansOntario
14 ansÎle-du-Prince-Édouard
Moins de 14 ans, mais selon certaines restrictionsQuébec
14 ansSaskatchewan
Moins de 14 ans, mais selon certaines restrictionsYukon
14 ans
Tu pourrais avoir besoin de la permission d’un parent ou tuteur. Tu pourrais avoir besoin de l’autorisation de la directrice d’école ou de la directrice des normes d’emploi de ta province ou de ton territoire. Tu auras besoin de pièces d’identité, dont ton numéro d’assurance sociale et une pièce avec photo (ton passeport, par exemple). Certains employeurs pourraient te demander de détenir un permis de conduire ou une certification pour servir de l’alcool (celle d’Action Service pour le Québec ou de Smart Serve pour l’Ontario, par exemple).
Non. La plupart des provinces et des territoires restreignent le nombre d’heures pendant lesquelles tu peux travailler. Chaque province ou territoire est doté de ses propres lois exigeant ta présence à l’école à certains moments de la journée. Les jeunes travailleuses n’ont pas le droit de travailler la nuit ou pendant les heures de classe régulières. Dans la plupart des provinces et territoires, les jeunes travailleuses n’ont pas le droit de travailler plus de deux à trois heures par jour de classe. Les jeunes travailleuses n’ont pas le droit de travailler plus de 8 heures par jour où il n’y a pas d’école. Les travailleuses de moins d’un certain âge n’ont pas le droit de travailler après 23 h. À partir de 16 ans, tu peux travailler jusqu’à 40 heures par semaine.
Non. Généralement, les provinces et les territoires interdiront aux mineures (voir, ci-dessus, tableau Âge légal pour travailler) d’exécuter des emplois trop dangereux ou difficiles. On interdit aussi aux mineures de travailler dans des endroits qui pourraient nuire à leur santé ou à leur développement moral. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, une mineure de moins de 14 ans ne peut pas travailler dans un garage ou une boîte de nuit. Au Canada, les mineures peuvent travailler à la ferme.
Tu devras obligatoirement signer un contrat pour certains emplois. N’oublie pas que tu ne peux pas renoncer à tes droits en signant un contrat. Si tu signes un contrat qui n’est pas conforme à la loi, c’est ton employeur, et non toi, qui est dans l’illégalité. Tu devrais toujours lire ton contrat de travail ainsi que tous les documents et formulaires que te soumet ton employeur. Si tu ne comprends pas tous les éléments du contrat, demande à un adulte de l’examiner avec toi.
Tu devrais au moins être payée au salaire minimum pour chacune de tes heures de travail. Ton salaire pourrait être plus élevé, mais c’est à la discrétion de ton employeur. Le salaire minimum varie selon la province ou le territoire. Il peut aussi varier selon le type d’emploi et si tu es étudiante.
Salaire minimum par province/territoire
Alberta
- 11,20 $
- 10,20 $ pour les serveuses d’alcool
Colombie-Britannique
- 10,85 $
- 9,60 $ pour les serveuses d’alcool
Manitoba
- 11,00 $
Nouveau-Brunswick
- 10,65 $
Terre-Neuve-et-Labrador
- 10,50 $
Territoires du Nord-Ouest
- 12,50 $
Nouvelle-Écosse
- 10,70 $
Nunavut
- 13,00 $
Ontario
- 11,40 $ pour les travailleuses réguliers
- 9,90 $ pour les serveuses d’alcool
- 10,70 $ pour les étudiantes de moins de 18 ans (moins de 28 heures/semaine)
Île-du-Prince-Édouard
- 11,00 $
Québec
- 10,75 $
- 9,20 $ pour salariées au pourboire
Saskatchewan
- 10,50 $
Yukon
- 11,07 $
De nombreuses raisons motivent les employeurs à imposer un code vestimentaire ou le port d’un uniforme. Toutefois, il arrive qu’un code vestimentaire soit injuste, surtout pour les personnes qui s’identifient comme des filles ou des jeunes femmes. Certains codes vestimentaires demandent que les employées s’habillent en tenue sexy ou spécifique à leur genre. Un employeur pourrait exiger qu’une femme enceinte porte des talons hauts, une jupe courte, des vêtements ajustés ou décolletés. Ce type de code vestimentaire va à l’encontre de tes droits. Cela renforce les idées préconçues et sexistes sur ce qu’une femme devrait porter et comment elle devrait paraître. Ton employeur est autorisé à imposer un code vestimentaire seulement si ce dernier :
- concerne les employés de tous les échelons;
- n’est pas révélateur, stéréotypé ou à caractère sexuel;
- contient des propositions qui s’équivalent en matière de style, de confort, de pudeur et de fonctionnalité (peu importe le genre);
- offre des tailles adaptées à un éventail de morphologies;
- n’en demande pas plus aux femmes en matière de soins corporels et d’apparence;
- permet une multitude de coiffures (à moins que le contexte ne soit particulier, comme en préparation de nourriture).
Les uniformes de travail devraient être de genre neutre, mais ce n’est pas toujours le cas. Si les uniformes sont genrés, tu devrais avoir le droit de choisir celui qui te convient.
Non. Tu as le droit d’être qui tu es. Tu as le droit de te déclarer LGBTQ+ au travail si tu le veux. Tu as le droit d’être traitée équitablement et de ne pas subir de discrimination fondée sur ton identité ou expression de genre ou sur ton orientation sexuelle. Ce droit protège aussi de toute discrimination fondée sur :
- l’âge
- les ancêtres
- la citoyenneté
- la couleur de la peau
- la situation familiale
- le lieu d’origine
- la race
- le casier judiciaire
- la religion ou le système de croyances
- un handicap (visible ou non)
- l’origine nationale ou ethnique
Les décisions juridiques antérieures ont fait en sorte que les préjugés des clientes ne sont pas motifs de discrimination pour les employeurs. Cela signifie qu’un employeur ne peut faire preuve de discrimination envers toi parce que sa clientèle est intolérante.
Tous les droits du travail s’appliquent à toi, mais tu en as quelques-uns de plus. Ton employeur est tenu d’assurer ta sécurité et ton inclusion. Pour ce faire, il doit t’aider à pouvoir accomplir ton travail. Il est donc responsable d’éliminer les obstacles qui t’en empêchent et de mettre en place certaines pratiques et politiques.
Tes droits sont ceux mentionnés précédemment et quelques autres. Tu as le droit que l’on s’adresse à toi par les bons noms et pronoms. Si un dossier d’emploi demande le genre et utilise des pronoms, ceux-ci doivent refléter tes préférences en la matière. Les employeurs doivent te donner accès à une salle de bain, un vestiaire et à toute autre installation genrée en fonction de ton identité de genre. Tu as droit à la vie privée. Si tu souhaites mentionner que tu es trans* à ton employeur, celui-ci n’est pas autorisé à le dire aux autres sans ton accord.
Non. Sur son lieu de travail, et partout ailleurs, une personne a le droit de ne pas faire l’objet d’avances ou de remarques, d’attouchements ou de blagues à caractère sexuel. Cela concerne aussi les entrevues d’embauche, le bénévolat et les stages. Ce droit est applicable pour toute activité ou tout événement se passant en dehors des heures et du lieu de travail, mais quand même lié à l’emploi. Si tu te trouves dans une telle situation, tu as le droit de le signaler au service de ressources humaines de ton employeur, qui pourra prendre en main le problème. Si tu travailles dans une petite entreprise ou organisation, et que c’est la personne en situation d’autorité qui te harcèle, tu as quand même quelques options. Tu peux joindre la Commission canadienne des droits de la personne.
Malheureusement, même s’il est illégal pour ton patron de te mettre à la porte parce que tu aurais défendu tes droits, de nombreuses travailleuses se font congédier quand elles le font. Avant de faire valoir tes droits, assure-toi d’être bien entourée (un parent ou une tutrice, un adulte de confiance, des amies ou des défenseures de la jeunesse) et d’être consciente des conséquences probables (bien qu’elles puissent être injustes!).