Les policiers ont le devoir de servir et de protéger tous les membres du public. Si quelqu’un te fait des menaces ou te blesse, ou si tu cours un danger, quel qu’il soit, tu peux appeler la police pour obtenir de l’aide. Tu devrais connaître tes droits et responsabilités au sujet de tes interactions avec les policiers. Cette section contient de l’information sur les appels au 911, les interactions avec les policiers ainsi que les mandats de perquisition et offre des conseils de sécurité selon diverses situations.

Le harcèlement de rue, forme de harcèlement sexuel, désigne un commentaire, un sifflement ou tout autre geste indésirable fait par un étranger en public. Même s’il n’y a pas de bonnes manières de faire face au harcèlement, tu pourrais penser à adopter certaines stratégies. Souviens-toi toujours d’évaluer ton degré de sécurité avant de prendre une décision, quelle qu’elle soit. Si tu te fais harceler dans la rue, tu peux faire certaines choses :

  • Te mettre à l’abri

    Ta sécurité et ton bien-être sont primordiaux. Si on te harcèle, fais tout ce qu’il faut pour te sortir de la situation. Ce pourrait être entrer dans un commerce et avertir une employée, monter dans un taxi ou appeler une amie ou un proche sur ton téléphone cellulaire.

  • Répondre

    Tu peux répondre avec assurance à ton ou tes agresseurs, calmement et fermement, sans les insulter ou leur lancer des attaques personnelles, afin de les laisser savoir que leur comportement est indésirable et inacceptable.

  • Dénoncer

    Tu as toujours le choix de dénoncer. Il existe de nombreuses façons de dénoncer une ou des personnes. Si le ou les agresseurs travaillent pour une organisation ou une entreprise connue, tu peux téléphoner à celle-ci et les dénoncer. Si tu es en transport public, tu peux avertir une employée de la société (un chauffeur d’autobus ou une guichetière, par exemple). Tu peux aussi faire un signalement à la police. Tout dépendant de la gravité de l’incident, tu peux composer le 911 ou joindre la ligne téléphonique des appels non urgents.

Même s’il peut être dangereux de rencontrer des personnes qu’on ne connaît qu’en ligne, Internet et les médias sociaux ont pour but de nous aider à interagir avec les gens. Cela peut être formidable. Si tu envisages de rencontrer quelqu’un dont tu as fait la connaissance sur Internet, tu peux prendre certaines mesures pour te protéger. Tu peux, entre autres :

  • Utiliser ton jugement

    En ligne, les gens ne sont pas toujours qui ils prétendent être. Avant de rencontrer quelqu’un, assure-toi d’avoir vérifié de manière rigoureuse et objective toute l’information que cette personne t’a donnée, et si celle-ci concorde avec la réalité. Sache qu’il existe des appareils et des applications destinés à tromper les gens.

    Exemple : As-tu déjà vu la personne en photo? Est-ce qu’elle a de vrais amis sur son profil? Est-ce que son profil a l’air vrai? Lui as-tu parlé par téléphone ou en vidéo?

  • Planifier la rencontre

    Si tu rencontres une personne que tu ne connais qu’en ligne, fixe le rendez-vous dans un endroit public. N’accepte jamais de rencontrer une personne pour la première fois chez elle ou chez toi. Tu devrais aussi prévoir tous les aspects de la rencontre pour t’assurer que tout se passe dans un endroit public.

    Exemple : Propose-lui de la rencontrer dans un café, au restaurant ou au cinéma.

  • Avoir une stratégie de sortie

    Il est important d’avoir une stratégie de sortie si jamais la rencontre devient tout à coup inconfortable ou inquiétante. Ne monte jamais à bord d’un véhicule avec la personne que tu rencontres. Si tu dois partir, il est essentiel que tu puisses le faire rapidement.

    Exemple : Choisis un endroit sûr où rejoindre une amie ou un membre de ta famille. Si tu veux t’en aller, texte une amie et demande-la de t’appeler afin d’avoir une excuse pour partir plus tôt.

  • Amener un(e) ami(e) ou aviser une amie ou un proche que tu rencontres telle personne à tel endroit

    Quand tu rencontres une personne, il est important que tu dises à une amie ou à un proche où et avec qui se passe le rendez-vous ainsi que l’heure à laquelle tu devrais rentrer. De cette manière, si tu ne te sens plus à l’aise ou en sécurité, quelqu’un saura où te trouver. Demander à ce qu’une amie ou un adulte t’accompagne est également une bonne idée. Ce dernier n’a pas à prendre part au rendez-vous, mais elle peut rester dans les environs.

    Exemple : Avant la rencontre, tu peux texter à ton ami le nom de la personne, tout ce que tu sais d’elle ainsi que le lieu du rendez-vous. Demande à quelqu’un de t’accompagner et de t’attendre dans un café tout près.

Au Canada, tu peux appeler le 911 en cas d’urgence majeure. Compose le 911 pour obtenir de l’aide et signaler :

  • une urgence médicale;
  • un incendie;
  • de la violence conjugale;
  • un cambriolage ou un vol;
  • un accident de voiture avec blessé(s);
  • des activités douteuses;
  • une agression.
  • Pour obtenir de l’information
  • Pour payer une contravention ou une amende
  • Quand il y a une panne de courant
  • Pour un animal domestique
  • Pour signaler un bris
  • Pour des problèmes de santé qui ne sont pas urgents (pour prendre rendez-vous avec un médecin, par exemple)
  • Pour faire une blague

Les policiers peuvent t’intercepter à tout moment pour te poser des questions s’ils ont raison de croire que tu as commis un crime ou que tu t’apprêtes à le faire. Cependant, à moins qu’ils ne te détiennent pour t’interroger, t’arrêter ou te donner une contravention, ils sont tenus de te laisser partir si tu refuses de leur parler. Si une policière t’arrête, tu as le droit de :

  • demander si tu peux partir;
  • demander pourquoi on t’interroge;
  • refuser une fouille illégitime (il est toutefois important de ne pas y résister physiquement);
  • exiger de parler à une avocate.

Dans certaines situations, tu n’as pas le choix de refuser de donner ton nom et ton adresse à la police. Si tu es en voiture ou en bicyclette, et qu’une policière t’arrête, tu es obligée de donner ton identité. Dans tout autre scénario, tu n’as pas à dire ton nom ni ton adresse. Tu pourrais te faire accuser d’« entrave à la justice » si tu ne t’identifies pas. Tu cours le même risque si tu donnes un faux nom ou une fausse adresse. Après avoir donné ton identité à la policière, celle-ci pourrait te poser d’autres questions, mais tu as le droit de ne rien dire de plus si tu ne veux pas parler.

Même si tu peux te faire intercepter par la police, on ne peut pas te détenir sous n’importe quelle raison. La police est seulement autorisée à détenir une personne si elle a une raison de croire que celle-ci est liée à une infraction récente ou en cours. Les policiers doivent immédiatement te lire tes droits. Ils sont également obligés de préciser la raison de ta détention. Tu as le droit de ne pas leur parler jusqu’à ce que tu aies pu consulter une avocate. Cette détention devrait être aussi courte que possible, et s’il n’y a pas de lien clair entre l’infraction et toi, tu pourrais être en détention arbitraire, qui signifie « sans raison valable ». Ce type de détention est interdit. Si tu te fais arrêter, la policière devrait t’aviser que tu es en état d’arrestation. Elle devrait aussi s’identifier et préciser pourquoi elle t’arrête. La policière est également tenue d’informer tes parents ou tuteurs, même si tu ne le veux pas. Si les policiers ne te font pas comparaître devant un tribunal dans les 24 heures suivant ton arrestation, ils sont obligés de te remettre en liberté (quoique tu pourras toujours faire l’objet d’accusations).

La police peut te fouiller dans quelques situations seulement :

  1. Si elle détient un mandat de perquisition. Ce mandat lui permet de fouiller un lieu (un appartement ou un local d’entreposage, par exemple). Elle est aussi autorisée à obtenir un mandat relatif aux analyses génétiques (pour recueillir des échantillons de sang, de cheveux ou de salive, par exemple).

    Si la police se présente avec un mandat, tu peux demander à voir celui-ci et vérifier si :

    • L’adresse inscrite sur le mandat correspond à la tienne.
    • La policière se présente chez toi à l’heure où elle est autorisée à y être.
    • Le mandat est signé par une juge ou une juge de paix.
    • La policière ne doit inspecter que les endroits où pourrait se trouver ce qu’elle cherche (elle ne peut pas fouiller ta sacoche ou ton sac à dos s’il est à la recherche d’un téléviseur volé, par exemple).
  2. Si tu es mise en détention aux fins d’une enquête, et que les policiers exécutent une fouille de sécurité. Une telle fouille a lieu quand les policiers ont une raison de croire que leur sécurité, la tienne ou celles d’autres personnes est menacée. Elle consiste généralement en une fouille sommaire de tes vêtements afin de vérifier si tu dissimules une arme. Les policiers ont aussi le droit de fouiller ton sac et les effets personnels que tu transportes à ce moment même.
  3. Si on t’arrête, les policiers peuvent te fouiller et fouiller tes effets personnels pour des raisons de sécurité. Ils sont aussi autorisés à chercher des éléments de preuve liés à la raison de ton arrestation. Si tu fais l’objet d’une fouille illégitime, et que les policiers trouvent des objets illicites, tu as le droit de dire à la juge que ceux-ci ne devraient pas être utilisés contre toi parce qu’ils ont été trouvés de façon illégale.
  4. Si tu consens à la fouille. Si tu donnes aux policiers la permission de te fouiller, ils ont le droit de le faire. Il est important que tu saches que si tu consens à une fouille, des accusations pourront être portées contre toi pour les biens illicites qu’ils trouveront.

Tu ne devrais subir une fouille à nu que si les policiers ont une très bonne raison de croire que celle-ci est nécessaire. Ils peuvent te fouiller s’ils soupçonnent que tu caches une preuve importante d’un acte criminel, un objet dangereux, de la drogue ou des armes. Si tu subis une fouille à nu, on ne peut pas te demander de te déshabiller devant quelqu’un d’un genre différent du tien, et l’opération ne peut pas être faite dans un endroit public. Si on ne te confie pas à un agent qui partage ton identité de genre, tu as le droit de demander à être fouillée par une personne à la même identité de genre que toi. Tu peux aussi subir une fouille à nu à l’école si tu as la possibilité de te protéger derrière une cloison. Deux personnes du même genre que toi doivent être présentes, et personne ne peut chercher directement sur ton corps. Si tu subis une fouille à nu, tu as le droit de demander à parler à une avocate sur-le-champ.

Pour plus d’information sur tes droits concernant la police et la fouille de tes effets personnels, consulte la section École de ce guide.

Il est important de ne pas résister physiquement pendant que tu subis une fouille. Si tu ne veux pas qu’on te fouille, tu dois dire aux policiers que tu n’y consens pas. Si tu résistes physiquement à la fouille, on peut t’accuser d’avoir résisté à l’arrestation ou d’avoir commis des voies de fait sur une policière. Tu pourrais également te faire blesser.

Si tu n’es pas satisfaite de l’aide que les policiers t’ont offerte, ou du dénouement de la situation, tu as le droit de demander d’autres avis. Tu peux demander l’opinion d’autres policiers ou de réseaux de soutien. Si la conclusion de l’événement te déplaît, ne te décourage pas. Tu peux toujours tenter à nouveau d’obtenir le traitement et la justice que tu mérites.

Afin d’accomplir leur devoir, les policiers ont des règles et des responsabilités à respecter. Si une policière t’agresse ou te traite de noms, tu as le droit de te plaindre. Tu peux porter plainte envers la Gendarmerie royale du Canada en te rendant sur son site Internet, ou envers le service de police de ta province auprès du Bureau du commissaire aux plaintes contre la police de ta province ou de ton territoire.