Les réseaux sociaux, les cellulaires et les jeux vidéo occupent une partie importante de nos vies. Tes droits, tes responsabilités et ta sécurité sur Internet sont non négligeables. Ce qui se passe en ligne peut avoir des répercussions bien réelles sur ton quotidien. Cette section englobe tout ce que tu dois connaître sur tes droits en ligne et sur les lois qui s’y rattachent. On y traite aussi de harcèlement, de la protection d’information en ligne et de nombreux autres sujets.

Bien que le monde virtuel comporte son lot de désavantages, Internet et les réseaux sociaux ont ouvert la porte à d’innombrables possibilités. Tu dois garder en tête les bonnes utilisations que l’on en fait et ne pas te laisser décourager par les mauvaises.

  • Pense à activer le paramètre de sécurité « ami(e)s seulement ». Certains sites mettent à jour leurs paramètres sans t’avertir. Tu dois donc t’assurer que tes comptes sont aussi privés que tu le désires.
  • Demande-toi si tu as une historique d’interactions saines et positives avec chacun de tes contacts. Tu peux ajouter des inconnus pour te faire des amies, il n’y a rien de mal à cela. Mais tu t’exposes ainsi parfois à certains risques. Reste bien vigilante.
  • Quand tu reçois un message, demande-toi s’il a l’air suspect. De nos jours, les escrocs, les pirates informatiques et les hameçonneurs sont capables de bien des choses. Fais-toi confiance! Si le message a l’air suspect, ne l’ouvre pas.
  • Pense à la quantité d’information que tu dévoiles. Par exemple, tu peux partager des détails comme ton prénom, ton genre, la région où tu résides (par exemple, Québec, Canada). Mais si tu publies ton numéro de téléphone, ton adresse de maison ou même le nom de ton école, il est alors très facile de te trouver.

Il y a certaines informations que tu devrais éviter de partager en ligne, à moins d’être sur une plateforme sécuritaire et fiable. Ces informations risquent d’être utilisées par des voleurs d’identité pour accéder à ton compte de banque et faire des achats. Celles-ci sont, entre autres :

  • ton nom et prénom
  • tes identifiants et mots de passe de services en ligne
  • ta date de naissance
  • ton numéro de permis de conduire
  • ton numéro d’assurance sociale (NAS)
  • ton numéro d’identification personnel (NIP)
  • ton adresse complète
  • ta carte de crédit (numéro, date d’expiration, code de vérification/sécurité [c.-à-d. les trois chiffres au dos de la carte])
  • le nom de jeune fille de ta mère
  • signature
  • coordonnées bancaires
  • numéro de passeport

La cyberviolence désigne les comportements en ligne considérés comme des agressions criminelles ou non criminelles, ou pouvant porter atteinte à la santé physique, psychologique ou émotionnelle d’une personne. Elle peut être perpétrée ou vécue par une personne ou un groupe de personnes et a lieu en ligne par l’entremise de cellulaires ou durant des sessions de jeux en ligne, par exemple. Même si la cyberviolence se déroule sur Internet, ses répercussions sur les victimes et ses conséquences sont bien réelles. Voici quelques exemples de cyberviolence :

  • harcèlement en ligne
  • sextos indésirables
  • distribution non consensuelle d’images
  • menaces
  • traque
  • intimidation
  • discours haineux
  • chantage
  • leurre

Si toi ou une connaissance êtes victimes de l’un de ces types de cyberviolence, il y a des choses que tu peux faire, telles qu’aller chercher le soutien d’un adulte de confiance pour entreprendre de possibles démarches. Tu peux parler, par exemple, à une enseignante, une directrice ou une policière, qui pourra établir avec toi des moyens d’aborder le problème et de le résoudre.

N’oublie pas, si tu es dans l’une de ces situations, ce n’est pas de ta faute.

Ça dépend. L’intimidation, le harcèlement et la violence sont bien souvent des expériences traumatisantes. Dans certaines circonstances, ces gestes commis en ligne sont illégaux. Un acte est illégal s’il tombe dans la catégorie du harcèlement criminel. Par exemple, il est illégal de tourmenter une personne par Internet (messages instantanés, messages privés, textos, appels téléphoniques, etc.) et de la faire ainsi craindre pour sa sécurité.

Tu as le droit de t’exprimer sexuellement. Tu peux créer ou envoyer des photos intimes, pourvu que celles-ci soient totalement consensuelles. Les photos devraient rester privées et ne pas être partagées avec des personnes à qui elles ne sont pas destinées. L’image ou la vidéo ne devrait montrer aucune forme d’agression physique ou sexuelle.

Il est illégal de stocker, conserver ou sauvegarder des images intimes présentant des personnes de moins de 18 ans. Ces images constituent de la pornographie juvénile. La possession de pornographie juvénile est illégale. Le fait de stocker ces images sur ton téléphone, ton ordinateur, ta tablette, sur un espace en ligne ou tout autre appareil est considéré comme de la possession.

Non. Personne ne peut envoyer une image intime de toi sans ton consentement. Au Canada, il est illégal de distribuer une image intime d’une personne sans son consentement. Si la photographie présente quelqu’un de moins de 18 ans, celle-ci est automatiquement illégale. Peu importe si la prise de l’image était consensuelle, il s’agit quand même de pornographie juvénile.

Tu peux entreprendre certaines démarches si une image de toi a été distribuée sans ton consentement. Il pourrait t’être utile d’en parler à un parent, une tutrice ou un adulte de confiance afin qu’il t’aide à passer à l’action.

  • Si l’image se trouve sur Internet, demande à l’administrateur de la plateforme qui la diffuse de la retirer. Dis-leur que tu n’as pas consenti à sa publication, et que c’est illégal dans ton pays.
  • Si tu te sens à l’aise et en sécurité, tu pourrais même contacter directement la personne qui détient l’image. Tu pourrais lui envoyer un message tel que : « Je n’accepte pas que tu publies cette image [ajoute une description de la photo et la date à laquelle tu lui as envoyée] de moi. Je veux que tu la supprimes, et je ne te donne pas la permission de la partager à d’autres. »
  • Si tu crains que ton image ne soit partagée à quelqu’un, tu peux demander une « ordonnance de prévention ». Si la juge estime que ta peur est fondée, elle te l’accordera.
  • Tu peux alerter la police. Tout dépendant de ton âge, si quelqu’un a partagé une image de toi sans ton consentement, cette personne pourrait être accusée de distribution ou de possession de pornographie juvénile.

La Convention relative aux droits de l’enfant décrit les nombreux droits que les gouvernements de tous les niveaux sont tenus de respecter. Ces derniers doivent prendre les mesures nécessaires pour te protéger de toutes les formes de violence, et la cyberviolence en est une. Si tu es victime de harcèlement sur les réseaux sociaux, certains de tes droits pourraient avoir été violés. Par exemple, si la situation que tu vis t’amène à avoir peur d’aller à l’école, cela signifie que ton droit à l’éducation et au plein développement de tes capacités est brimé.

Tu as le droit de ne pas te faire harceler par messagerie texte ou par téléphone. Voici des manières de bloquer les appels ou textos indésirables :

  • Si le message a été envoyé par une de tes connaissances, tu peux aller dans ta liste de contacts pour bloquer cette personne.
  • Si tu reçois des textos indésirables d’une personne que tu ne connais pas, ne lui réponds pas. Conserve toutefois le texto. Consulte les options de menu pour bloquer la personne.
  • Si tu ne trouves pas l’option « bloquer », appelle ton fournisseur de services sans fil pour qu’on t’explique comment bloquer quelqu’un, ou enregistre le numéro de téléphone dans ta liste de contacts et nomme-le « Ne pas répondre ».

Tu as le droit de ne pas te faire harceler par courriels ou par messages privés. Voici des façons de bloquer ceux-ci :

  • Clique sur le message et signale-le comme « pourriel » ou « spam ».
  • Quand le message est ouvert, clique sur « bloquer l’expéditeur » ou sur « pourriel / spam » dans les options de menu.
  • Va dans la barre d’options de la page d’accueil du réseau social et trouve les paramètres de profil ou de sécurité. Modifie-les pour que seuls tes contacts ou tes amies puissent t’envoyer un message.

Tu n’as pas à tolérer la violence de quiconque sur internet ou ailleurs!

Certaines choses peuvent être faites si tu te fais harceler sur un site Internet. Adresse-toi à l’administratrice du site (par exemple, au blogueur), et raconte-lui la situation. Si tu ne sais pas qui est l’administrateur, repère l’onglet « Contact » ou « Contactez-nous ». Tu peux aussi bloquer des utilisateurs sur des forums en cliquant sur les options « signaler » ou « ignorer » apposées à leur commentaire.

Quelques fois, quand des personnes adoptent un comportement abusif en ligne, elles peuvent être accusées de diffamation ou d’avoir tenu un discours haineux. La diffamation consiste à entacher la réputation de quelqu’un. Il s’agit de commentaires mensongers à propos d’une personne. Ainsi, les gens qui lisent ou qui entendent ces commentaires risquent d’avoir une opinion plus négative de cette personne. Si ces commentaires sont prononcés, on parle de diffamation orale. S’ils sont écrits, on parle de diffamation écrite.

Si quelqu’un publie un tel commentaire sur les réseaux sociaux ou un site Internet, dans un forum ou une salle de discussion, par exemple, il s’agit de diffamation en ligne. La loi protège les gens de la diffamation dans les situations où une personne t’accuse, par exemple, d’un crime ou d’être atteinte d’une maladie contagieuse. Cependant, la loi ne te protège pas des insultes et des remarques personnelles qui te sont directement dites ou écrites. Même si de tels commentaires peuvent être blessants, et pourraient être considérés comme de l’intimidation, une agression ou de la violence, il ne s’agit pas de diffamation, à moins qu’ils aient été exprimés à une autre personne.

Le discours haineux est un discours offensant, menaçant ou insultant dirigé contre un groupe d’une certaine couleur de peau, religion, origine nationale ou ethnique, orientation sexuelle, identité de genre, etc. Selon le Code criminel du Canada, le discours haineux est un délit criminel perpétré pour promouvoir ou inciter un génocide ou la haine. Pour qu’un discours soit considéré comme haineux, il doit avoir lieu dans un endroit public. Les publications en ligne peuvent être jugées haineuses, car aux yeux du Code criminel, Internet est un réseau public.

Si tu es témoin de discours haineux en ligne, il y a certaines choses que tu peux faire. Sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, il est possible de signaler les publications qui contiennent un discours haineux. Ces plateformes examinent ensuite ces publications, puis prennent parfois d’autres mesures comme exclure l’utilisateur.

Tu peux défendre la personne qui se fait harceler sur Internet.

Tu peux aussi poser des gestes qui ne t’exposeront pas à devenir toi-même une cible potentielle :

  • Réconforte la personne en privé.
  • Préviens un adulte de confiance.
  • Discute avec la personne de la manière dont elle veut gérer la situation.
  • Essaie d’agir comme médiatrice entre les personnes impliquées (tu t’exposes toutefois ainsi à devenir une cible potentielle).

Oui. Un jeu devrait être amusant. On rencontre parfois des personnes au comportement abusif dans la communauté des « gamers ». Il peut sembler que de nombreux joueurs en menacent d’autres et les rabaissent. Les commentaires racistes, sexistes ou homophobes ne sont jamais acceptables. Certains jeux permettent de signaler de tels comportements.

Oui. Les comportements abusifs sur Internet revêtent diverses formes. Une personne pourrait :

  • te harceler;
  • te menacer avec des publications ou textos à caractère sexuel;
  • te traquer;
  • t’obliger à donner continuellement de tes nouvelles;
  • te forcer à cesser de parler à tes autres ami(e)s;
  • répandre des rumeurs et dire des mensonges à ton sujet;
  • te contraindre à envoyer des photos intimes de toi;
  • menacer de partager des photos que tu aurais déjà envoyées par le passé.

Certaines personnes créent des comptes sur les réseaux sociaux et se font passer pour d’autres. C’est inacceptable. Il s’agit d’usurpation d’identité. Ainsi, une personne n’a pas le droit de publier des choses en prétendant qu’elles proviennent de ton ordinateur, de tes comptes personnels ou de tes appareils électroniques. Ce genre de comportement est nuisible parce que si la personne publie des messages blessants, les gens pourraient croire qu’ils viennent de toi. Si tu soupçonnes qu’on usurpe ton identité sur des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, tu peux le signaler au réseau social.

Mieux vaut ne jamais partager ses mots de passe, même avec des personnes en qui on a confiance. Il est préférable de garder cette information pour toi seule. Les gens qui en imitent d’autres sur les réseaux sociaux ne s’arrêtent pas à l’usurpation d’identité. Ces personnes se créent aussi de fausses identités ou personnalités sur les réseaux sociaux pour mentir, manipuler et leurrer d’autres personnes dans le but de développer une relation virtuelle avec celles-ci. Elles peuvent aussi demander qu’on leur envoie des photos intimes ou de l’argent, par exemple. Il s’agit d’escroquerie.

Une personne n’a pas le droit de te forcer à envoyer des photos intimes de toi en ligne. Une personne n’a pas le droit de te forcer à commettre des actes sexuels devant une caméra web pour ensuite te menacer de diffuser la vidéo. Une personne n’a pas non plus le droit de distribuer ces images ou ces vidéos si tu ne lui donnes pas d’argent ou si tu ne lui envoies pas d’autres images ou vidéos. On appelle cela de la sextorsion. Forcer quelqu’un à faire quelque chose sous la menace est illégal, que ce soit fait en ligne ou en personne. Si tu es victime de sextorsion, il y a certaines choses que tu peux faire :

  • Ne jamais céder à la menace.
  • Cesser toute communication avec la personne.
  • Bloquer la personne de tous tes comptes.
  • Désactiver les comptes que tu as utilisé pour interagir avec cette personne.
  • En parler à un adulte de confiance.
  • Faire un signalement à la police.
  • Faire des captures d’écran et amasser des preuves.

Le Code criminel décrit le leurre comme le fait d’utiliser de la technologie (réseaux sociaux, cellulaires, salles de discussion en ligne, etc.) pour communiquer avec une personne de moins de 18 ans, ou qui semble l’être, dans le but de commettre un délit envers celle-ci. Cette infraction est punissable par la loi et passible d’une peine maximale de 10 ans de prison.

La prédation sexuelle est un processus illégal et dangereux. Elle se manifeste quand une personne développe et maintient une relation, généralement affective, avec une mineure afin de gagner sa confiance. Cette personne vise à abuser sexuellement cette mineure ou à l’exploiter. Le prédateur sexuel va souvent jouer avec la vulnérabilité et la faible estime de soi de l’adolescente ou de l’enfant. Il lui fait sentir qu’elle est spéciale. La prédation sexuelle est utilisée pour manipuler l’enfant ou l’adolescente et la rendre disposée à faire ce qu’on veut d’elle. Le prédateur sexuel tente de réduire les risques que l’adolescente ou l’enfant se confie à quiconque sur l’abus dont elle est victime. La prédation sexuelle peut s’opérer autant en ligne qu’en personne. Un prédateur sexuel peut être un étranger ou une connaissance; un membre de ta famille, un(e) ami(e) ou un(e) entraîneur(e), par exemple. Les prédateurs sexuels peuvent avoir n’importe quel âge et être de n’importe quel genre. La plupart du temps, ce sont des adultes.

Voici quelques indices à surveiller si tu soupçonnes quelqu’un de prédation sexuelle. Tu peux remarquer que la personne :

  • a peu ou pas d’ami(e)s adultes et passe ses temps libres avec des adolescentes ou des enfants;
  • cherche des moyens d’être seul avec des adolescentes ou des enfants, dans des situations où un adulte ne risque pas de les interrompre (par exemple : tours de voiture, voyages, gardiennage, etc.);
  • ne respecte pas le fait que l’adolescente ou l’enfant ne veut pas être pris dans ses bras, chatouillé, embrassé, etc.;
  • a, d’année en année, différents ami(e)s mineur(e)s qui se ressemblent en âge et en apparence;
  • ne respecte pas l’intimité de l’enfant ou adolescente, dans sa chambre ou à la salle de bains, par exemple;
  • offre des cadeaux ou de l’argent à une adolescente ou un enfant pour aucune raison;
  • discute avec l’enfant ou l’adolescente d’expériences sexuelles et de désirs ou lui demande d’en discuter;
  • consomme de la pornographie juvénile en vidéo ou en images, dans des magazines ou sur Internet;
  • fait sentir à l’enfant ou l’adolescente que ses gestes inappropriés envers celui-ci ou d’autres mineures sont acceptables.

Si tu penses que toi ou une connaissance êtes victimes d’un prédateur sexuel, en personne ou en ligne, il vaut mieux en parler à un adulte de confiance qui pourra t’aider à entreprendre de possibles démarches. N’oublie pas, la prédation sexuelle est un acte illégal et très dangereux. Pour plus d’information, consulte la section Ressources de ce guide.